Le temps est très contracté ; je suis ballotée au gré des contingences logistiques et des opportunités de suivi scientifique (raison pour laquelle je n’ai pas pu écrire mon journal durant trois jours…). Je profite par exemple de la présence des glaciologues basés à Cap Prud’homme - à 5 km de là - pour planifier techniquement mon déplacement sur le continent et avoir la chance de les accompagner sur le glacier l’Astrolabe. Ensuite, l’équipe du bâtiment Geophy (pour « géophysique) me propose de visiter la cave de sismologie enterrée sous la roche. Elle n’a pas été ouverte depuis plusieurs années. Elle renferme les sismomètres très sensibles aux variations de pression et de température. Je fais également le tour de l’abri – ou shelter – de sismologie qui contient le système d’acquisition des données sismiques générées par les sismomètres. Et peu à peu, je remonte ainsi toute la chaîne instrumentale depuis le recueil des données sismiques jusqu’à son traitement.
En soirée, impossible d’écrire à nouveau … Trop de photos et de vidéos à indexer et à archiver et des synthèses à rédiger pour ne pas me retrouver submergée par le flot d’informations reçu. J’élimine aussi, petit à petit, les photos ou vidéos inutiles. Il m’en reste tout de même plus de 1500 après ce premier tri grossier ! Je prends quand même le temps de profiter du paysage et de l’ambiance qui règne ici. Je retiens peu à peu le prénom des quelques 80 hivernants ou campagnards d’été présents sur la base. Il y a de sacrées personnalités ! de sacrés parcours professionnels aussi qui font rêver ou qui donnent envie de se dépasser.